29/03/2015 - Universe of Water Particles

Captation vidéo du mapping vidéo “Universe of Water Particles” projeté par le collectif TeamLab sur la façade du Grand Palais à l’occasion du salon Art Paris Art Fair qui s’est tenu au Grand Palais à Paris du 26 au 29 mars 2015.

 

 

 

La simulation de la cascade a été créée en calculant le mouvement de l’eau lorsqu’elle tombe sur une maquette 3D du Grand Palais, dans un espace virtuel.

 

 

L’eau est représentée comme un continuum de centaines de milliers de particules qui s’écoulent selon le calcul informatique de l’interaction des particules. Des lignes sont ensuite tracées sur les particules pour représenter la cascade. L’œuvre vidéo de la cascade consiste en une cascade 3D créée dans un espace virtuel 3D, conformément à ce que nous appelons « l’espace ultra subjectif ».

Concept d’« univers de particules d’eau »

Dans la peinture traditionnelle japonaise, les océans, les rivières et les étendues d’eau sont représentés par une série de lignes curvilignes. Ces lignes donnent l’impression de la vie, comme si l’eau elle-même était une créature vivante.

Nos ancêtres percevaient-ils le monde de la même manière qu’ils représentaient l’eau en peinture, c’est-à-dire comme une entité vivante ?

Pourquoi nos ancêtres ont-ils ainsi représenté l’eau, l’énergie vivante qui circule dans les rivières et les océans ?

Est-ce parce qu’ils percevaient le monde de la même manière qu’ils le représentaient en peinture ?
Quelles implications la notion de la Nature, créature vivante dont ils font partie intégrante, a-t-elle eues sur leur perception du monde ?

Nous pensons que l’Univers des Particules d’Eau incarne une intégration du monde objectif moderne, tel que régi par le bon sens, et du monde subjectif de nos ancêtres.

À partir de ces idées, nous avons créé des particules d’eau dans un environnement virtuel 3D et exprimé la matérialité de l’eau comme un continuum de particules s’écoulant selon les lois de la physique. Nous avons réfléchi à la manière dont les anciens Japonais auraient pu appréhender l’espace et le temps. Nous avons estimé qu’en compilant des informations visuelles dans leur esprit, ils percevaient le temps sur un axe plus long. Partant de cette idée, nous avons créé un décalage temporel lors de la simulation des particules, ce qui a laissé une image rémanente. Ensuite, nous avons formé des lignes à partir de ces images rémanentes.

En regardant l’œuvre, si l’on ressent, au-delà de la simple simulation physique d’une cascade, une présence vivante dans ses lignes, alors peut-être y a-t-il une part de cette subjectivité ancestrale qui perdure dans notre perception objective du monde actuel.

De plus, si, fasciné par cet univers de particules, on se sent immergé dans l’œuvre et qu’on ne perçoit aucune barrière entre soi et la cascade – comme on pourrait le ressentir en regardant un enregistrement vidéo d’une véritable cascade – ou même si l’on sent son âme fusionner avec les lignes d’eau/d’énergie vivante, alors on pourra peut-être comprendre le lien entre le système de perception des anciens Japonais et leurs attitudes et comportements face au monde.

La nature n’est pas seulement un objet d’observation. Nous pensons que le concept d’appartenance à la nature et le comportement qu’elle implique sont nés du fait que nos ancêtres japonais considéraient les rivières, les océans, etc., comme des entités vivantes, ce qui leur a permis de s’approprier facilement ce concept. Autrement dit, de tels modes de perception permettent de ne ressentir aucune limite ni séparation avec son environnement.

Cela soulève la question suivante : dans le contexte actuel, pourquoi, malgré une compréhension apparemment innée de notre appartenance à ce macrocosme, nos comportements et nos actions reflètent-ils le contraire, comme si nous, en tant qu’individus, étions indépendants du monde ?

Aujourd’hui, malgré une compréhension apparemment innée de notre appartenance à ce macrocosme, pourquoi agissons-nous comme s’il existait une frontière entre nous et l’environnement, comme si nous en étions indépendants ?

Nous espérons que, grâce à cette approche de la perception dans notre travail, nous pourrons, d’une manière ou d’une autre, remonter au passé et redécouvrir certains de ces liens perdus avec le monde que nos ancêtres incarnaient, en lien avec nos modes de vision et d’interaction actuels.

 

 

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